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LA CONFÉRENCE D'OSIJEK de MIROSLAV KRLEŽA  le 12 avril 1928
 


Le jour du 12 avril 1928, avant une lecture publique de son drame À l'agonie à Osijek, l'auteur a présenté en introduction l'exposé suivant sur son œuvre dramatique :

         « Je suppose que mon œuvre dramatique vous est en grande partie inconnue et je pense qu'il est nécessaire que je vous dise quelques mots sur moi en tant que dramaturge. J'ai écrit à ce jour pas mal de drames, et toutes ont connu à ce jour des flops. Il est difficile en quelques mots de déterminer ce que cela devrait signifier lorsqu'on dit « qu'une pièce a connu un flop ». À l'occasion de cette introduction dramaturgique, je crois qu'il suffira que nous nous contentions du constat qu'ont vécu un fiasco toutes les pièces pour lesquelles il a été décidé qu'elles ne seraient pas retenues dans un répertoire au-delà d'une saison¹. De tels drames ne vivent pas plus longtemps que le caprice d'une mode féminine passagère ; de tels drames vivent un naufrage, tout comme l'a vécu la « toque à la Lindberg » si décriée de l'automne de l'an passé, un chapeau de promenade automnale, que nous avions l'honneur de contempler à chaque pas, mais dont il n'existe plus trace aujourd'hui.
         Tous mes drames ont ainsi connu un fiasco car aucun ne s'est maintenu dans les répertoires théâtraux au-delà d'une saison. Et ce seul fait que mes drames n'aient pas eu de succès ne serait pas si important si avec ce revers ne se trouvait aussi dans un lien intime encore un autre fiasco ; à savoir, qu'avec mes drames, je connais aussi moi-même un échec. J'ai perdu mes premières distinctions en écrivant des pièces selon les modèles de Mirko Bogović² sur les thèmes des croisades et de la chevalerie de nos burgraves du douzième siècle, et cela se passait alors en première et en seconde année de lycée ; l'une s'appelait : Krvava noć na Grebengradu³ ; en quatrième année de lycée, j'ai échoué en latin et en grec, car plutôt que les verbes grecs irréguliers et les accords des propositions je me consacrais à l'écriture dramatique. L'une d'entre elles portaient le nom historique du navire Bellerophon, et présentait Napoléon en route pour Sainte-Hélène. J'ai écrit de nombreuses pièces jusqu'en mille neuf cent quatorze, sur les prêtres, sur les bossus, sur les aviateurs, et j'ai brûlé tout cela à chaque fois comme du vieux papier ; le premier drame que j'ai publié, c'était Legenda⁴, en quatre tableaux, pleins de clairs de lune lyriques. J'y ai décrit le Christ qui parle avec sa propre ombre des problèmes de l'Église, comme s'il avait lu Kranjčević⁵. À mes vingt ans, je me suis étonné que notre théâtre n'ait pas voulu montrer mon Christ au clair de lune qui parmi les oliviers embrasse les cheveux blonds de la pécheresse Marie-Madeleine. Juste avant la déclaration de guerre (en juin 14), j'ai encore publié un drame en un acte, Maskerata⁶ avec Colombine et Pierrot, mais cette Maskerata et cette Legenda ont fini dans la poubelle de monsieur Bach⁷, alors directeur artistique au théâtre de Zagreb. Cette année et la suivante ont fini dans la poubelle de ce même directeur six de mes pièces : deux symbolico-bibliques, et quatre symbolico-sociales. J'en ai publié certaines en extraits, j'en ai retravaillé d'autres en prose, mais seule Kraljevo⁸ est demeurée programmée au répertoire du théâtre de Zagreb et attend ainsi à être représentée depuis déjà treize ans.
         En 1917-1918, de nouveau deux de mes pièces ont terminé dans la corbeille du directeur artistique zagrébois : Michelangelo Buonarroti et Cristoval Colon⁹. Michelangelo Buonarroti, créé finalement après huit ans au mois de juin 1925¹⁰, sera un échec définitif sur la scène. La pièce est retirée du répertoire après la troisième représentation. Cette même année lorsque j'ai remis Michelangelo à la direction du théâtre de Zagreb, l'Autriche s'est effondrée. À ce sujet de l'effondrement de l'Autriche, il m'a semblé que cette Autriche aussi était une de mes mauvaises pièces que j'aurais écrite et que c'était là la raison pour laquelle elle s'était effondrée. J'ai écrit quelques centaines de pages de nouvelles connues sous le titre Hrvatski Bog Mars¹¹ et un drame en quatre actes, Galicija¹². Il n'a pas pu être joué car il a été retiré du répertoire précisément le jour de la première une demie heure avant la représentation le 30 décembre 1920, le jour de la Proclamation¹³. Comme toutes mes premières œuvres étaient estampillées comme une boue impie, un quotidien zagrébois a écrit que j'avais pour projet à la première représentation de ce drame de frapper d'un putsch la direction et de me proclamer intendant du théâtre de Zagreb. Et un journal de Belgrade a fourni le lendemain une dépêche de Zagreb sous le titre « Le flop du drame de Krleža. La pièce Galicija de Krleža a été jouée la nuit dernière, mais a vécu un fiasco complet. Le public s'en est détourné » etc, etc.
         En l'année 1922, Gavella a mis en scène Golgota¹⁴, un an plus tard Vučjak¹⁵, en 1925 Adam i Eva¹⁶ mais aucune de ces pièces n'a survécu à la saison suivante, toutes se sont donc avérées un échec ; et avant de passer à mon dernier drame, permettez-moi de vous dire quelques mots sur le côté technique et mes méthodes d'écriture. Quand il y a quinze ou vingt ans, comme lycéen, et ensuite comme novice de vingt ans, je me suis assis pour écrire des drames, il est naturel que j'aie pensé que je pouvais apprendre cet art de quelque maître. D'après notre schéma littéraire et historique, il m'a semblé que je pouvais apprendre cet art auprès de Demeter, de Marković, de Tresić, de Kumičić, Dežman-Ivanov,¹⁷ le principal initiateur et dramaturge de Zlatarovo zlato de Šenoa¹⁸, ou bien auprès de Stjepan Miletić¹⁹, qui dans ses moments libres s'est aussi livré à l'écriture théâtrale. Je crois qu'il n'est pas exagéré (mais ceci est connu de messieurs les lycéens présents ici) que personne ne peut rien apprendre de ces dramaturges, pas même un lycéen débutant. Tout ce qu'on a pu retenir dans le cadre de notre littérature scénique, ce n'était pas grand chose : un peu de rhétorique chez Vojnović²⁰ et un peu de symbolisme chez Kosor²¹. Excepté Le Feu des passions de Kosor, toute notre Modernité n'a pas donné de drames, et la rhétorique de Vojnović est la plus grande et fondamentale nocivité pour lui-même ; en tant qu'école, elle a agi comme le pire poison des dialogues dramatiques écrits dans son ombre.
         Il est donc naturel que jeune homme de vingt ans j'ai lu davantage les suédois décadents Strindberg et Wedekind que Šenoa ou Mirko Bogović. J'avais seize ans quand j'ai traduit presque intégralement La Dame de la mer²², mais en ce qui concerne Teuta²³, j'étais en première année de lycée déjà convaincu qu'elle ne valait pas grand chose. Ainsi, dans le milieu, où les étiquettes de Quiquerez²⁴ représentant le roi Tomislav sur les bières double malt de la brasserie zagréboise sont considérées comme une manifestation nationale, moi, écrivant sur les thèmes populaires de la foire royale, de la guerre, des casernes, et de batailles, j'ai été proclamé élément destructeur du peuple et anational.
         Dix ans se sont écoulés dans cette confusion. Pendant tout ce temps, on me disait qu'il n'y avait pas d'action dans mes drames. Après un symbolisme lyrique wildien dans mes premiers écrits (Saloma, Legenda, Sodoma), je me suis mis à travailler avec des trains en flammes, des masses de morts, des potences, des fantômes et des dynamiques de toutes sortes : des navires entiers coulaient, des églises et des cathédrales s'effondraient, les choses se passaient sur des cuirassés de trente mille tonnes, des régiments entiers faisaient feu et mourraient en masse (Hrvatska rapsodija²⁵, Galicija, Michelangelo, Kolumbo, Golgota, etc). Tous mes drames de cette époque, les danses macabres symboliques, les meurtres innombrables, les suicides, les visions, ce déroulement agité des images à un rythme effréné, toute cette course de trépassés, de morts, de putains, d'anges et de dieux brûlés, ces excavations des tombes, les résurrections des bas-fonds, toutes ces armées en retraite, ce sang et ces feux, ces tocsins et ces incendies et la folie d'une course-poursuite vertigineuse, tout cela n'était que la recherche d'une soi-disant action dramatique dans une direction totalement erronée : dans le quantitatif (Golgota, Adam i Eva, Kraljevo). L'action dramatique sur la scène n'est pas quantitative. La tension d'une scène particulière ne dépend pas d'une dynamique extérieure des événements, mais inversement : la force de l'action dramatique est concrète à la manière d'Ibsen, qualitative, et consiste en l'objectivation psychologique de sujets individuels, qui se vivent eux-mêmes et leur destin sur scène. Il ne peut donc pas y avoir de vrai drame sans volume psychologique intérieur tel un instrument de musique et un bon acteur en tant que musicien qui joue de cet instrument. Sentant ainsi par l'expérience tout dispositif extérieur, ornemental, superficiel, et donc quantitatif de la création dramatique contemporaine, je me suis décidé à écrire des dialogues sur le modèle de l'école nordique des années 1890 avec l'intention de déployer la dimension intérieure de la tension psychologique jusqu'au plus grand impact, et de rapprocher ces impacts au plus près du reflet de notre réalité. Il en est ainsi de mes dernières pièces²⁶ qui ne sont pas et ne veulent pas être autre chose que des dialogues psychologiques, qui se manifestent pour la première fois dans notre littérature dramatique avec quarante années de retard. Et tandis que d'un côté, la critique écrit sur mon compte que je suis expressionniste et futuriste, moi, en tant que dramaturge le plus extrême aux yeux de notre critique, j'écris aujourd'hui des dialogues psychologiques de l'école suédoise avec quarante ou cinquante ans de retard par rapport aux expériences occidentales. La situation est à cet égard paradoxale, mais moi, en tant qu'individu, je ne porte aucune responsabilité. Ce sont là les problèmes intérieurs et existentiels de certains milieux littéraires. Il est malheureux que notre milieu littéraire fasse tous les efforts possibles pour contrer toute tentative favorable (d'après certaines lois incompréhensibles de l'inertie), seulement pour que nous surmontions le plus tard possible notre retard général. Dans la lutte avec cette résistance malheureuse de notre milieu littéraire se développe aujourd'hui mon travail dramatique global, et avec quel succès, vous le verrez ce soir d'après l'œuvre que j'aurai l'honneur de vous lire. »

 


Traduction de Nicolas Raljevic
www.prozor-editions.com

1 La grande majorité des théâtres en Croatie, au moment du discours d'Osijek comme aujourd'hui, sont des théâtres de répertoire, comme la Comédie française : chaque soir, une pièce différente est jouée. La durée de vie d'un spectacle dépend de l'intérêt du public ; la diminution du nombre de spectateurs par représentation oblige l'administration à « retirer » la pièce du répertoire. Les spectacles à succès peuvent ainsi être représentées pendant des années, une fois par semaine ou une fois par mois, selon l'intérêt qui leur est porté. (Note de M. Lazin)

 

2 Mirko Bogović (Varaždin, 2 février 1816 – Zagreb, 4 mai 1893), poète, dramaturge prolifique et homme politique. Ses pièces sont thématiquement centrées sur des événements de l'histoire croate (Frankopan, 1856 ; Stepan, le dernier roi de Bosnie, 1858 ; Matija Gubec, roi des paysans, 1859). Elles ont toutes été créées à l’époque de l’absolutisme d'Alexander Bach (ministre de l'intérieur de la monarchie des Habsbourg succédant à Metternich, 1849-1859), comme moyen d’agitation politique, et regorgent donc d’allusions à la situation politique d'alors. Elles ont été écrites en décasyllabes, dans un esprit sentimental-romantique, sous l'influence évidente de W. Shakespeare et F. Schiller.

 

3 Une nuit sanglante à Grebengrad. (Je n'ai pas trouvé de trace de cette œuvre - NdT).

 

4 La Légende. Première pièce de Krleža sous forme imprimé. Une première variante, sans les indications génériques et la liste initiale des personnages dramatiques, a été publiée dans Književne novosti dirigée par M. Marjanović (Zagreb - Rijeka, 1914). Lors de la préparation des Œuvres Complètes en 1923, Krleža avait l'intention d'imprimer Legenda dans le cadre d'un « cycle biblique » dans un livre intitulé Legende (Les Légendes). En 1927, cependant, il déplace le texte dans le cycle (inachevé) sur les « cinq géants » (Jésus, Colomb, Michel-Ange, Kant, Goya) et en 1933, il inclut une autre version du texte dans le livre de pièces de théâtre, toujours sous le titre Legende, mais avec un choix de textes différent. (D'après Boris Senker, https://krlezijana.lzmk.hr/clanak/533).

 

5 Silvije Strahimir Kranjčević (Senj, 17 février 1865 – Sarajevo, 29 octobre 1908), aujourd’hui généralement considéré comme le plus grand poète croate du xɪxe siècle et son œuvre comme une ouverture vers la poésie moderne marquant un changement par rapport au romanticisme et nationalisme de la littérature.

 

6 La Mascarade. Il s'agit d'un drame dont l'action se déroule lors d'une nuit de carnaval où trois protagonistes masqués - un mari habillé en Don Quichotte, sa femme habillée en Colombine de la Commedia dell'arte et son amant Pierrot - remettent en question leurs relations. La pièce est traditionnellement considérée comme une œuvre novice de Krleža, c'est pourquoi elle n'a été créée pour la première fois qu'en 1955.

 

7 Josip Bach, metteur en scène et acteur croate (Gospić, 15. II. 1874 – Zagreb, 6. VII. 1935). Il est diplômé de l'école d'art dramatique auprès du théâtre de Zagreb en 1898 où il devient acteur. Après avoir joué une centaine de rôles et une formation d'un an au Burgtheater viennois en 1902-03, il s'engage dans la mise en scène. Il fut directeur artistique au Théâtre national croate en 1908-1920 et 1931-1934, puis intendant en 1920-1924 et 1926-1931. Jusqu'en 1920, il met en scène environ 350 pièces étrangères classiques (William Shakespeare, Friedrich Schiller, Heinrich von Kleist), mais aussi du répertoire croate classique et contemporain (Ivan Gundulić, Tituš Brezovački, Ivo Vojnović, Milan Begović, Josip Kosor). Sa polémique est célèbre, suite au refus de faire entrer au répertoire les pièces en un acte de Krleža Adam et Ève et Christophe Colomb, et à l'annulation de Galicija une heure avant sa première en 1920.

 

8 Il existe deux traductions françaises de cette pièce : La Fête des Rois de Tatjana Aćimović (1993), disponible sur https://www.maisonantoinevitez.com/fr/bibliotheque/la-fete-des-rois-981.html, puis La Foire royale de Mireille Robin, publiée en extraits in Nataša Govedić (éd), Une parade de cirque. Anthologie des écritures contemporaines de Croatie, l’Espace d’un instant, Paris, 2012, pp. 61-70.

 

9 La pièce expressionniste en un acte Michelangelo Buonarroti est une étude des extases de Michel-Ange, interprétées sur scène comme une séquence de rêves surréalistes, dans lesquels les personnes, les objets et les événements deviennent lointains et flous. Christophe Colomb est une pièce publiée pour la première fois sous le titre Cristoval Colon dans le livre La Rapsodie croate en 1918, puis en 1933 dans le livre Légendes sous le titre Kristofor Kolumbo. Cette œuvre peut être considérée à deux niveaux, elle est prise entre deux thèmes : la découverte du Nouveau monde, c'est-à-dire le désir de la Nouveauté, et le déni de Dieu tel que nous le connaissons par la tradition. L'homme nouveau, selon ce drame, doit prendre soin de son propre avenir et oublier le Dieu traditionnel.

 

10 Mise en scène de Branko Gavella, l'un de plus grands artistes des scènes yougoslave et croate.

 

11 Mars, dieu croate. L'auteur y évoque les Croates envoyés sur le front de guerre austro-hongrois. Traduction Janine Matillon, Calmann-Lévy, 1971.

 

12 Voir la traduction française Galicija (un camp croate en Galicie), éditions Prozor, Rueil-Malmaison, 2012.

 

13 Obznana : Proclamation, décret du gouvernement du Royaumes des Serbes, Croates et Slovènes du 29 décembre 1920, restreignant divers droits des citoyens dans le cadre de « la nécessaire défense de l'État » et principalement dirigé contre le Parti communiste Yougoslave dont Krleža était réputé sympathisant.

 

14 Voir la traduction française Golgotha, éditions Prozor, Rueil-Malmaison, 2013.

 

15 Vučjak est un drame en trois actes avec un prélude et un intermezzo, initialement publié en 1923 dans la revue Savremenik, mais sans prélude. Le texte complet a été publié pour la première fois dans les Œuvres complètes de Miroslav Krleža la même année par Vinko Vošicko. La première théâtrale a eu lieu le 30 décembre 1923 au Théâtre national croate de Zagreb, sur une mise en scène de Branko Gavella. Dans Vučjak, un jeune intellectuel, gêné par l'hypocrisie sociale du milieu intellectuel zagrébois dans lequel il vit, part à la campagne parce qu'il se sent comme un rebelle inadapté. Il espère que l'aliénation de la vie qui existe en milieu urbain n'existe pas encore au village, et il imagine son retour à la nature comme un retour à l'homme naturel chez Rousseau, épargné par la civilisation. Il espère y vivre une vie authentique et réelle. Cependant, il devra faire face à une hypocrisie bien plus primitive que celle qu’il a laissée dans la ville.

 

16 Adam et Ève. Voir la traduction française d'Yves-Alexandre Tripković in Most/Le Pont, Zagreb, septembre 2003, n° 2/3, pp. 99-107.

 

17 Dimitrios Dimitriou - Dimitrija Demeter, (1811-1872), était un écrivain et dramaturge. Son œuvre littéraire fait partie des plus grandes réalisations du renouveau populaire croate et se caractérise par des traits romantiques distincts. Franjo Marković (1845-1914), écrivain et philosophe, avec A. Šenoa, I. Dežman et I. Trnski, il a fondé la revue Vienac dans laquelle il était également critique de théâtre, et en 1872, directeur. Ante Tresić Pavičić (1867-1949), écrivain et homme politique, a écrit des poèmes, des pièces de théâtre sur des motifs de l'histoire nationale et classique. Eugen Kumičić (1850-1904), écrivain et homme politique, il est considéré comme le leader du naturalisme dans la littérature croate et a acquis une grande popularité grâce à ses romans historiques, des pièces de théâtre et des romans à thèmes sociaux. Milivoj Dežman Ivanov (1873-1940), critique littéraire et théâtral, écrivain, journaliste et médecin. En tant qu'acteur culturel et littéraire, il fonda la revue littéraire moderne croate Mladost à Vienne en 1898, puis fut rédacteur et associé aux plus importantes revues modernistes Hrvatski salon (1898) et Život (1900-1901).

 

18 August Ivan Nepomuk Eduard Šenoa (Zagreb, 14 novembre 1838 – Zagreb, 13 décembre 1881) était un journaliste et écrivain reconnu comme le plus influent et le plus prolifique du xɪxe siècle et considéré comme le véritable créateur de la littérature croate moderne. (Voir son roman Prends garde à la main de Senj, Éditions Faustine, 2023).

 

19 Stjepan Miletić (1868-1908), il reprend la direction du Théâtre national croate de Zagreb en 1894 et mène une série de réformes administratives, techniques et artistiques : il introduisit le poste d'intendant, l'éclairage électrique, rénova l'Opéra et fonda la première école de théâtre en Croatie. En 1895, lors de sa deuxième saison en tant qu'intendant, il déménagea le théâtre dans un nouveau bâtiment, inauguré par François-Joseph ɪer, empereur d'Autriche et roi apostolique de Hongrie. Miletić a dirigé le Théâtre national pendant seulement quatre saisons, mais a laissé une marque indélébile dans la vie théâtrale croate.

 

20 Ivo Vojnović (né le 9 octobre 1857 et mort le 30 août 1929) est un écrivain croate puis yougoslave, originaire de Dubrovnik. Il portait un titre de « comte » conféré à ses ancêtres par la République de Venise. Il est considéré comme le dramaturge moderne le plus éminent de Dubrovnik, dernier grand écrivain de la ville. La Trilogie de Dubrovnik est son œuvre dramatique la plus célèbre et comprend les drames Allons enfants, Crépuscule et Sur la terrasse, présentant la chronique de la chute de la République de Raguse et la décadence de son aristocratie. (Prozor, édition 2017, traduction Nicolas Raljevic).

 

21 Josip Kosor (Tribunj, près de Drniš, 27 janvier 1879 – Dubrovnik, 23 janvier 1961), est un dramaturge, romancier et poète. Le Feu des passions est sa plus grande œuvre dramatique (dont deux traductions françaises existent sous forme manuscrite, celle de Maurice Blanchard, Le Feu des passions de 1922, et celle de Nicolas Raljevic, Le Feu de la passion de 2021).

 

22 La Dame de la mer est une pièce en 5 actes du dramaturge norvégien Henrik Ibsen publiée en 1888 et créée le 12 février 1889 au Théâtre Christiania.

 

23 Œuvre dramatique la plus connue de Dimitrija Demeter.

 

24 Ferdinand (Ferdo) Quiquerez (Budapest, 17 mars 1845 – Zagreb, 12 janvier 1893) était un peintre croate d'origine française. Il est souvent reconnu comme précurseur du réalisme croate.

 

25 La Rapsodie croate : prose lyrique en technique dramatique, publiée partiellement dans Savremenik, 1917, 5, puis comme titre de deux recueils différents d'œuvres de Krleža (Hrvatska rapsodija, Zagreb 1918 et Zagreb 1921) ; le texte a été réimprimé dans le Livre des Proses (Zagreb 1938), puis inclus dans l'ouvrage Mars, Dieu croate (Zagreb 1946), il fait donc depuis lors partie intégrante de ce cycle.

 

26 Il s'agit ici du cycle des Glembay constitué des pièces Messieurs les Glembay, À l'agonie, Léda : voir La Trilogie des Glembay, éditions Prozor, Rueil-Malmaison, 2023.

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